Georges de Feure

Pichets pâte de verre pressé-moulé (sourcing pour collection privée d'un client)

Fiche d’identité :

Georges de Feure, pseudonyme de Georges Joseph van Sluyters, né le 6 septembre 1868 à Paris et mort le 26 novembre 1943 dans la même ville (inhumé au cimetière des Batignolles).

Peintre, affichiste et designer de meubles, d’objets décoratifs et d’aéroplanes français.

Carrière :

Georges de Feure s’investit dès 1894 dans des domaines aussi variés que la reliure, la tapisserie ou le mobilier. Il décora de nombreux intérieurs de maison. 

Sa carrière artistique commence à 21 ans en 1889

Il évoluera dans un cercle d’intimes incluant les compositeurs Claude Debussy, Maurice Ravel et Erik Satie.

Pour vivre, il devient illustrateur pour Le Courrier français, Le Figaro illustré et pour deux périodiques de la maison Goupil & Cie, Le Théâtre et Les Modes. Georges de Feure participe au Salon des Cent et quatre de ses affiches sont publiées dans Les Maîtres de l’affiche

Dans les années 1890, il est reconnu par Puvis de Chavannes comme l’un des peintres les plus importants du mouvement symboliste français

Son œuvre pictural est définitivement inspiré par les poèmes de Charles Baudelaire et les romans de Georges Rodenbach.

Sa renommée comme peintre symboliste et son expérience grandit.

C’est ainsi que Siegfried Bing, marchand d’art, collectionneur, critique d’art et mécène français d’origine allemande, l’approchera afin de lui confier la réalisation de la façade du « pavillon de l’Art nouveau » à l’Exposition universelle de 1900 qui se tient à Paris. De plus, Bing confie à Feure, en compagnie d’Eugène Gaillard et Édouard Colonna, la réalisation de deux intérieurs dans ce même pavillon. Les meubles et les objets décoratifs qu’il conçoit pour le boudoir sont louangés par la critique, qui y voit une représentation de la quintessence de l’art français1.

On vante leur délicatesse et leur grâce toute féminine. Gabriel Mourey, pour la revue Les Arts décoratifs, les décrit alors comme « un des ensembles décoratifs les plus exquis et parfaits que notre époque ait créés ». Trois ans plus tôt, il avait écrit un long article sur Feure dans The Studio.

Fort de ce succès, une grande rétrospective de son œuvre se tient à Paris en 1903

Il s’oriente ensuite vers la confection de costumes et de décors pour le théâtre, notamment à Londres où il vit durant la Première Guerre mondiale.

Durant les années 1920, il est conseiller artistique pour les magasins de Madeleine Vionnet, puis pour les établissements Schwarz-Haumont, spécialisés dans la construction de structures métalliques d’art.

Techniques et style :

Ces créations sont raffinées et élégantes. Il sera influencé par le symbolisme et l’art japonais.

Ces verreries sont célèbres pour la reproduction de scènes antiques sur des vases. Il a aussi conçu des objets décoratifs en verre signés de son nom : urnes, vases et luminaires.

Georges de Feure a fait produire par les Cristalleries de Baccarat des services à boissons (il n’existe malheureusement aucunes archives de ces réalisations).

L’urne à décor de danseuses et musiciennes hellènes, que l’on retrouve dans de nombreuses ventes aux enchères, a été réalisée en collaboration avec les ateliers des Frères Daum (à noter qu’il apparait parfois uniquement la signature « Daum », alors que sur certaines, on voit apparaître celle de « Georges de Feure ».)

L’urne à décor de danseuses et musiciennes hellènes fut un modèle créé pour le célèbre magasin d’épicerie fine de luxe « Fauchon » à Paris vers 1910.

Elle servait comme emballage de prestige pour ses biscuits, dragées et pralines. L’urne était réalisée avec un épais verre moulé pressé. Le décor est réalisé avec des poudres polychromes vitrifiées, technique bien maîtrisée par les Frères Daum.

Il créera les fameux pichets en pâte de verre, aux teintes allant du jaune au vert profond, en passant par l’orange et le bleu. Tous ces pichets sont des modèles uniques de par le mélange de couleurs lors de la fabrication.

La technique du verre moulé-pressé consiste à couler le verre en fusion dans un moule métallique en fonte ou en acier, puis à le presser fortement à l’intérieur de ce dernier afin d’en épouser fidèlement le relief.

Cette technique permet de mouler de façon industrielle des formes et des volumes de toutes sortes, le décor venant en creux ou en positif sur les faces choisies.

Cette technique de verre pressé-moulé permet de produire des pièces très décoratives en particulier dans le domaine des arts de la table comme des verres, coupes, bougeoirs, assiettes mais aussi d’obtenir des pièces de forme pleine en ronde-bosse ou en bas-relief comme dans les vases.